Le point de vue de l’OMS sur le CBD

par Amel Benraad

Quand on questionne l’innocuité d’une molécule consommée en tant que complément alimentaire comme le CBD, il est courant de se référer aux autorités internationales et en particulier à l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). La position de cette institution a été rendue publique dans un rapport publié en 2018 et portant spécifiquement sur le cannabidiol. Nous revenons ici sur ces publications de l’OMS.

Le rapport de l’OMS sur le CBD

D’après un rapport du Comité d’Experts sur les Dépendances aux Drogues de l’OMS, la consommation de CBD ne représenterait aucun risque pour la santé publique. En novembre 2017, l’OMS a organisé une réunion d’experts en pharmacodépendance. Leurs conclusions sur le sujet ont été très rassurantes. En effet, les experts ont affirmé que « les preuves scientifiques montrent que le CBD n'est pas susceptible de créer une dépendance contrairement à d'autres cannabinoïdes, comme le THC (...) À l'état pur, le CBD ne semble pas présenter de danger [...] il n'est donc pas nécessaire de le classer comme substance réglementée », ni de le contraindre « à un contrôle international strict ». De plus, afin d’éviter tout écueil sur le sujet, ils ajoutent « qu’il n’existe aucune preuve scientifique de l’usage récréatif du CBD ou de problèmes de santé publique associés à la consommation de la substance pure ». Ainsi par ce rapport, l’OMS estime que le CBD est sûr et sans danger pour la santé.

Par ailleurs, d’autres examens menés sur la dangerosité et les effets secondaires du CBD ont prouvé que même lorsqu’il est consommé à des doses élevées, le cannabidiol est sans danger et ne provoque pas d’effets secondaires significatifs. Le CBD n’engendre pas une altération des fonctions cognitives ou psychomotrices. De plus, il n’a pas d’incidence directe sur des fonctions comme le rythme cardiaque, la tension artérielle, la température corporelle ou le transit gastro-intestinal.

Dans ce contexte, depuis 2018, l’Agence Mondiale anti-dopage (AMA) a exclu le CBD de la liste des produits dopants.

En France, la commercialisation du CBD est soumise au respect de la loi de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca).

L’OMS met en avant le potentiel du CBD

De plus, ce rapport met aussi en avant le potentiel du CBD en précisant qu’il pourrait détenir « une certaine valeur thérapeutique pour les crises épileptiques et maladies assimilées ». Dans ce sens, les scientifiques mobilisés pour ce rapport soulignent qu’il existerait aussi « des preuves préliminaires que le CBD puisse être un traitement utile pour un certain nombre d’autres pathologies ». Parmi ces pathologies figurent notamment Alzheimer ou encore la maladie de Parkinson.

En France depuis le 26 mars 2021, un essai sur 3000 patients a été initié dans le cadre d’une expérimentation sur le cannabis à usage médical. Le comité scientifique de l’Agence Nationale de la sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a retenu 5 indications thérapeutiques parmi lesquelles les pathologies du système nerveux central et les complications liées à la sclérose en plaques, les situations palliatives, certains symptômes liés au cancer ou à ses traitements ou encore certaines douleurs neuropathiques ainsi que certaines formes d’épilepsie.

Ainsi ce rapport de l’OMS a permis de lever certaines réticences entourant la consommation de CBD. Néanmoins, la route est encore longue et d’autres études de grande envergure devront être réalisées pour légitimer complètement la consommation de CBD et révéler tout son potentiel.